[PRESSE] Durex s'engage-t-il sérieusement contre le porno ?

Vous avez forcément vu en vous déplaçant dans votre ville, la nouvelle campagne de Durex placardée partout. Elle m’a interpelée… Je vous dis pourquoi dans ma chronique du jour !

PHARE FM : Une campagne de publicité dans les métros et sur les abris de bus vous a étonnée Anne-Sixtine ! Que se passe-t-il ?  

ANNE-SIXTINE : Oui ! Durex affiche des slogans contre la pornographie en énorme dans le métro notamment ! Impossible de les rater, des messages explicites, des photos explicites, pour promouvoir une sexualité libérée des normes. 

PFM : Ce n’est pas la première fois que Durex fait des campagnes d’affichage ! 

AS : Effectivement, d’ailleurs les périodes de publicités sont assez faciles à repérer… Vacances d’été, St Valentin, Nouvel An … Mais ici leur positionnement se veut, et est analysé par les médias, comme un revirement. Avant Durex proposait des visuels clairement dans la logique porno ! Mythe du « gros sexe donc grosse capote », avec en fond une bouche de femme recousue. Voilà le genre de visuels qu’ils proposaient pour mettre en avant leur préservatifs XXL… Cet imaginaire était totalement lié à la pornographie. Et maintenant, leurs affiches disent « on devrait dire aux hommes qu’ils n’ont pas besoin d’en avoir une grosse » et « le porno n’est pas la norme » 

PFM : Mais pourquoi ce revirement ? 

AS : Voilà la vraie question ! En voyant la campagne, je me suis vraiment demandé si c’était une blague. L’entreprise Durex arrêterait-elle de voir la sexualité comme un lieu de consommation ? Vous sentez dans ma question le doute que j’ai pu avoir dès le départ face à ces messages explicites placardés partout. Le sexe, c’est leur business ! Quel est leur intérêt de dénoncer la pornographie ? 

PFM : ça fait un peu « à qui profite le crime » votre remarque ! 

AS : Tout à fait, je pense qu’il ne faut pas être naïf face à leur publicité. La moralisation de la sexualité n’est pas du tout leur objectif, puisqu’ils affirment eux-mêmes que l’idée est de permettre une sexualité libérée des normes et des « traditions » comme ils disent. Donc si ce n’est pas une question de morale… C’est que c’est à mon avis clairement une question d’argent à gagner ! Et cela paraît logique : il n’est pas dans l’intérêt de DUREX que les gens deviennent des couples solides, bienveillants, fidèles : ces couples-là choisissent des moyens de contraception au quotidien sensés être plus fiables que le préservatif. Je parle pour la France : le moyen de contraception le plus utilisé est la pilule. Avec ensuite le stérilet. Ces moyens-là ne bénéficient pas à Durex. La sexualité « libérée » demande, elle, une protection accrue face aux MST et IST par exemple, donc le préservatif (et les lubrifiants) vendus par Durex leur sont une nécessité !  

PFM : On ne pourrait pas voir cette démarche comme une manière de promouvoir quand même une vision plus saine de la sexualité ? 

AS : Durex s’appuie sur une étude qu’ils ont faite pour dire que deux tiers des gens ne sont pas satisfaits de leur vie sexuelle. La conséquence, c’est qu’il y a de moins en moins de relations sexuelles… Et qui dit moins de relations sexuelles, dit moins de besoin de contraceptifs, et autres objets liés à la sexualité vendus par Durex. L’information intéressante, c’est qu’ils essaient de se mettre dans la même logique bienveillante d’éducation affective et sexuelle que la série Sex Education. Donc à la rigueur, on pourrait se dire au moins qu’ils font passer quelques messages utiles. Mais le problème de fond n’est pas traité : la sexualité reste le lieu de la consommation, et les corps des moyens pour se faire plaisir. La question de l’amour est totalement oubliée. A partir de là, le business du sexe continue…

PFM : A votre avis, que faudrait-il faire à la place ?  

AS : Dénoncer la pornographie et ses impacts est une excellente idée. Je pense qu’il faut corréler cette dénonciation avec une proposition, et nous pourrions d’ailleurs en faire le sujet de notre prochaine chronique ! Je pense que la contraception ASSERVIT et qu’elle est une forme d’esclavage pour les couples. Il existe une manière de vivre sa sexualité de manière responsable, qui prend soin du couple et des corps… et en même temps qui permet de gérer sa fécondité ! J’ai fait une intervention complète à ce sujet au Conseil de l’Europe avec mes propositions… Je vous invite à retrouver la vidéo sur mon blog Liberté pour aimer pour plus de détails !

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Chronique Phare FM du 27 février 2020 - Enregistrement à venir.



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