[CORONA CONSEIL] Est-ce que j’aime l’autre pour lui-même ou pour moi ?

Aujourd’hui, je vous parle d’une chose fondamentale pour réussir à vivre de vraies et belles relations. Vous allez pouvoir discerner si vous aimez VRAIMENT vos proches, que ce soit avec vos parents, vos amis, vos enfants, votre conjoint… #RienQueCa !

 

Vous avez sûrement déjà fait cette expérience de vous sentir utilisé par une autre personne. Parfois même par quelqu’un qui est très important à vos yeux : vos parents, vos amis, votre conjoint… 

Vous avez peut-être eu l’impression à ce moment-là d’être trahi, bafoué… ou tout simplement qu’on ne vous a pas respecté. 

Mais vous avez peut-être aussi eu ce doute en vous : est-ce que j’aime vraiment l’autre, ou bien est-ce que ma relation n’est là que pour me combler moi-même ? 

Le confinement a cela de bon que nous pouvons prendre un moment pour nous poser et réfléchir ! C’est exigeant… Ça demande de savoir prendre du recul sur soi-même et se remettre en question ! Mais on peut véritablement révolutionner ses relations grâce à cela. 

 

Aimer l’autre sans l’utiliser 

 

J’ai nourri ma réflexion notamment avec le livre de Pascal Ide Aimer l’autre sans l’utiliser que je viens de terminer (merci le confinement !) ! Je vous le recommande, il est très puissant… et rempli d’exemples très concrets si vous voulez approfondir le sujet. 

Si je commençais par ma conclusion, je dirais que nous devrions TOUS nous poser la question « est-ce que j’aime ou j’utilise l’autre ?» ! Et cela, face à chacune de nos relations ! Et j’ajouterais même, à chaque action…  

 

Pascal Ide s’interroge sur la nuance extrêmement fine entre ce « j’aime l’autre pour lui-même » et le « j’aime l’autre pour moi ». Pour lui, elle a le pouvoir de faire basculer une relation soit vers son épanouissement, soit vers la rupture…  Il souligne que nous ne sommes souvent pas vraiment conscients de la différence. C’est pour cette raison que nous pouvons être blessé ou blesser les autres dans nos relations. Ainsi, soit j’aime et je me tourne vers l’autre, soit j’utilise l’autre et je me tourne vers moi-même. Il n’y a pas de demi-mesure… 

 

  • On utilise quand on ne respecte pas la liberté de l’autre. 

 

On utilise l’autre lorsqu’au lieu de l’aimer et de chercher à lui donner le meilleur pour son bonheur, on le consomme, on le met à notre service, pour notre propre bien-être. Les exemples d’utilitarisme sont multiples ! Et applicables dans tous les types de relations. Je vous en donne ici quelques-uns assez fréquents :

 

En forçant l’autre (« Fais-ci ! ») sans lui permettre de comprendre la raison de son action, on a une forme de violence envers lui. On le réduit à notre volonté/désir.

 

Par le chantage affectif « Je te fais ci, donc tu me fais ça », on fait entrer la négociation et l’exigence d’un retour, qui ne PEUVENT pas être de l’amour. A la place, nous avons la logique du « donnant-donnant » : on cherche d’abord à gagner soi-même, ou à ne pas perdre, avant d’aimer l’autre. 

NB : Si c’est vécu au sein du couple, les blessures réciproques sont assurés… (un rendez-vous chez un conseiller conjugal peut aider à rétablir les choses) 

 

On peut utiliser l’autre aussi par égoïsme. Par exemple, si des parents demande un service à leur enfant pour l’éduquer et lui apprendre à rendre service : ils l’aiment. Mais s’ils demandent un service à leur enfant pour se servir eux-mêmes… Dans ce cas-là, ils ne cherchent pas le bonheur de leur enfant, mais leur propre satisfaction. Leur enfant devient en quelque sorte leur esclave (de manière tout à fait inconsciente !!)

 

NB : On retrouve ici aussi toutes les problématiques liées aux personnalités toxiques et à la perversion narcissique, qui par leurs mécanismes relationnels ne peuvent pas aimer. Ils ne font qu’utiliser. 

 

 

  • On utilise quand on se prend soi-même comme un objet

 

On l’oublie souvent ce point-là, mais il est selon moi à la base de l’utilitarisme qu’on pourra ensuite avoir avec les autres. Si on doit prendre un exemple… La logique du « mon corps m’appartient, j’en fais ce que je veux » que la société nous répète depuis mai 68 oublie que le corps n’est pas un objet dont je dispose... Mon corps, c’est moi ! Si je « m’utilise » comme un objet de plaisir, je porte atteinte à ma propre dignité (qui veut que je sois considéré comme un SUJET et non un objet)…

L’enjeu au niveau personnel, et nous le reverrons un peu plus loin, c’est de percevoir le trésor que l’on est. Plus j’ai conscience de ma valeur, moins je vais accepter que l’on m’utilise. Et moins je vais avoir tendance à utiliser les autres. 

 

 

Que faut-il faire pour vivre de vraies relations ? 

 

« Je ne connais ma valeur que lorsque je suis aimé pour moi-même, sans condition et pour toujours. De même, je n’atteins toute ma valeur que lorsque j’aime l’autre sans condition et sans retour. » (Pascal Ide, Aimer l’autre sans l’utiliser, p.72)

 

Loin de moi d’abord, l’idée de juger qui que ce soit. Nous sommes TOUS concernés, tous susceptibles de faire du mal, d’utiliser les autres, d’être égoïstes. Moi la première. 

C’est pour cela que l’on parle vraiment de cheminement vers l’amour

Il s’agit d’abord de se rendre compte des habitudes que nous avons pu prendre, puis d’apprendre à se tourner vers le bonheur de l’autre, et non plus vers notre propre satisfaction (égoïste). 

C’est du boulot ! Mais voilà LA clé pour que nos relations s’épanouissent et puissent durer… L’égoïsme et l’utilitarisme aboutissent toujours à l’isolement et au carnage relationnel.

 

 Pour avancer vers plus d’amour vrai, ces éléments sont fondamentaux :

 

-       L’estime de soi

Elle est essentielle. Nous avons TOUS soif d’être aimés pour nous-mêmes. Mais sans estime personnelle, nous sommes poussés inconsciemment à PRENDRE l’autre pour combler nos manques, nos besoins, notre peur de ne pas être aimable, d’être rejeté ou abandonné. Apprendre à s’aimer soi-même, cela veut dire accepter ses défauts, ses parts d’ombres… sans se juger. Se regarder avec bienveillance. Vous êtes aimables même avec vos défauts ! 

Si on n’accepte pas nos blessures et nos manques, comment pourra-t-on comprendre que l’autre nous aime tel qu’on est ? 

Encore une fois… C’est un cheminement, ce qui compte c’est de se lancer ! 

 

-       La communication (non violente)

Cela veut dire réussir à exprimer ses besoins, pour que l’autre réussisse à entendre ma demande et réponde librement. Dans ce type de communication, on accepte dès le départ que l’autre puisse refuser. On lui laisse faire un choix, et comme il est libre, il peut donner lieu à une marque d’amour… (Sinon on retombe dans le chantage et la pression psychologique)

 

-       La volonté et la vertu 

Aimer vraiment demande un vrai effort ! Quand on s’est habitué à être un peu utilitariste, il va falloir petit à petit développer de nouvelles habitudes. Donc persévérance et courage ! On grandit et on murit au fur et à mesure de nos petits actes d’amour vrai. 

Être accompagné peut être intéressant justement pour réussir à prendre du recul sur ce qu’on vit, nos reflexes. 

 

-       La grâce 

Pascal Ide étant prêtre en plus de docteur en médecine, en philosophie et en théologie, il ajoute cette dimension spirituelle, où l’homme a besoin de la force de Dieu pour réussir à accomplir jusqu’au bout le bien. Il tire d’ailleurs la différence entre amour et utilitarisme de l’enseignement du pape Jean Paul II.

 

« C’est en rendant l’autre heureux qu’on devient heureux »

  

Je trouve que c’est l’exemple du couple que Pascal Ide prend qui illustre le mieux la logique du vrai amour dans toutes nos relations… On ne se marie pas d’abord pour être heureux (soi-même), mais pour rendre heureux l’autre (au sens d’être au service de son bonheur). C’est là le miracle du mariage : deux personnes se choisissent et s’engagent pour faire toute leur vie le bonheur l’une de l’autre. On appelle cela une alliance d’amour. 

Voilà ce à quoi nous sommes appelés : petit à petit, réussir à sortir de nous-mêmes pour aimer nos proches, et se laisser aimer par eux. Sacrée affaire, mais quel bonheur immense nous avons ici en jeu ! 

 Je vous souhaite d’aimer et d’être aimé VRAIMENT 😉

 

Pour ceux qui voudraient travailler concrètement cette problématique, vous pouvez vous procurer mon livre Révolutionner sa vie affective – 10 exercices pour réussir (Editions Artège 2017). Et je me tiens à votre disposition pour un accompagnement



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